Mathieu Protin

Mathieu Protin
Joueur de notre section handisport évoluant en Classe 8

L’objectif de Mathieu est de participer aux Jeux Paralympique de 2024
à Paris

Pour l’accompagner dans son projet, et prendre contact avec lui :

Mail : mat1905@hotmail.com
Téléphone : 06.64.21.22.33
Facebook :
Matt Spin

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Pour sa première participation, Mathieu à obtenu une très belle médaille de bronze aux Championnats de France Elite 2021.

Interview :

Parle nous un peu du ping, ce qui t’a donné envie de pratiquer 

J’étais en CM1, mon frère et mon père avait une table de ping pong dans le garage pour jouer un peu et à l’époque j’avais tapoté la balle avec eux. En primaire j’avais un cycle de Tennis de Table en sport et je me suis vite rendu compte que j’avais des aptitudes, que j’étais assez doué et je suis devenu rapidement le meilleur de l’école. J’ai donc été au club de Canteleu et je faisais du tennis en parallèle car j’aime toucher à tous les sports. En 6ème j’ai dû faire un choix et comme j’avais plus de facilité dans le ping, je me suis investi à fond dedans, en jouant tous les jours.

Quel a été ton parcours pour pratiquer aujourd’hui en handi ?

J’ai continué le ping en valide jusqu’à la fin de mon DUT. J’avais fait une parenthèse en sport études au CRJS de Petit Couronne quand j’étais cadet. Puis j’ai dû faire un choix entre le ping et les études et j’ai bien évidemment choisi les études pour des raisons évidentes.
En 2001 une spondylarthrite ankylosante s’est réveillée à l’interphase, je faisais de l’arthrite réactionnelle, qui est une maladie rare. Suite au diagnostic il m’a été dit que je devais arrêter le sport, j’étais à l’époque classé 25 et je jouais en Régionale 1. Comme je venais de terminer mes études j’ai commencé à être entraineur à Canteleu, cela a duré une dizaine de mois. Mais comme je suis un compétiteur dans l’âme je me suis rendu compte que je n’avais pas les gênes d’un entraineur.
Je suis donc partie travailler en Asie, au Cambodge, avec ma copine.
Petit à petit j’ai pu refaire un peu de sport, du badminton, du foot, de la moto, ect …

Mais en 2005 j’ai été victime d’un très grave accident de moto. Suite à cela, retour en France, 3 ans d’hospitalisation et de centres de rééducation :  bras gauche complètement paralysé, jambe gauche avec fracture ouverte du fémur, plusieurs centimètres en moins et genou bloqué.
Au bout de 3 ans j’ai réussi à me remettre debout. Malgré le diagnostic des médecins disant que je ne remarcherais jamais, à force de travail et d’abnégation, j’ai réussi à remarcher.
Après une dernière opération pour limiter la douleur, il a fallu accepter qu’il n’y avait pas de solution et que j’avais récupéré le maximum de ce que je pouvais. Je suis donc reparti là où je m’étais arrêté suite à mon accident et j’ai retrouvé un travail au Cambodge en 2008.

En 2017 je suis rentré en France pour mener à bien le projet RG Sport avec mon associé Romain Gonot. Évidemment je me suis remis à mon sport passion qui est le ping. J’ai eu une première année très difficile car l’adaptation avec mon handicap était très difficile et j’ai pensé arrêter.
Finalement ma cousine qui est couturière m’a trouvé une solution pour attacher mon bras avec une ceinture sur mon jogging, j’ai commencé à mieux me déplacer et de ce moment-là j’ai pu reprendre du plaisir, m’entrainer et progresser. Tout cela en valide.

Plusieurs personnes m’ont parlé du handisport, je me suis renseigné et j’ai commencé au club de Saint Pierre lès Elbeuf, tout en bas des échelons. J’ai monté les divisions en individuel une par une.
Je suis arrivé à Sotteville dès ma deuxième année, pour continuer mon projet, où j’ai été tout de suite très bien accueilli.

Je sais que tu as un grand objectif, qui est Paris2024. Tu as récemment décroché une médaille de bronze aux championnat de France Elite pour ta première participation.
Raconte-nous, comment cela se passe au quotidien, avec ton coach Jérôme Letellier ? Quelles sont les prochaines échéances pour préparer ta qualification ?

C’est un rêve pour moi, comme pour tout sportif, de participer aux jeux Paralympique, surtout à domicile, à Paris en 2024.
J’ai débuté mon projet, début 2020, lorsque j’ai pris Jérôme comme coach. Il me fait beaucoup travailler au panier de balle, me relance et m’accompagne en compétition. Je m’entraine 20h par semaine, de façon soutenue car c’est avant tout une passion.  J’essaie d’adapter mon jeu à mon handicap, par exemple, en démarrant plus en revers là ou par le passé j’aurais réalisé un pivot.
Mes séances sont beaucoup axées sur le placement de balle, mon déplacement et le service/remise, qui représente 90% des points dans le ping. Pour le moment nous travaillons beaucoup sur la technique, pour m’adapter au mieux à mon handicap et connaitre mes limites mais j’ai déjà fait beaucoup de progrès.
J’ai également un coach mental en la personne de Mathieu Labenne. Il m’accompagne sur toute la partie gestion du stress, discours interne et préparation mentale, qui sont des composantes essentielles pour les grands évènements.

En parallèle, je suis suivi à Paris en médecine de réadaptation par le Professeur Genêt, pour trouver des solutions dans le maintien de mon bras et avoir des équipements adaptés comme des chaussures spécifiques réalisées sur mesure par un podo orthésistes. Il faut également que je m’adapte à ces nouveaux équipements.
J’ai 40 ans, les entrainements étant très éprouvant, j’ai investis dans du matériel de récupération qui me permet de faire de la cryothérapie à la maison. Grâce à cela je peux m’entrainer tous les jours, de façon intensive et bien récupérer.

Les compétitions en handi reprennent en décembre avec les 3 tours d’individuels. J’évolue pour le moment en Nationale 2 Elite A et j’ai l’objectif de monter en N1. En parallèle j’ai prévu de commencer à faire des sorties internationales en participant à des opens, afin d’obtenir un classement mondial. Mes prochains objectifs sont l’open de Finlande en octobre et celui de Saint Quentin en Yvelines en novembre. Je dois donc faire un dossier auprès de la fédération handisport pour obtenir leur validation afin de pouvoir participer à ces compétitions.